[Critique série] THE STRAIN – Saison 3
La Critique de la saison 3 de The Strain :
La saison 3 de The Strain, la série produite par Guillermo del Toro et Chuck Hogan d’après leur propre saga littéraire, ne comporte que 10 épisodes. 3 de moins que les deux précédentes. Une façon pour le show de se rapprocher lentement mais sûrement de sa conclusion. Car oui, il n’y aura que 4 saisons et c’est une excellente nouvelle. Pourquoi ? Tout simplement car si elle ne démérite vraiment jamais et qu’elle offre beaucoup de grands moments, cette nouvelle salve d’épisodes a aussi tendance à faire un peu de surplace. Et comme souvent, c’est surtout quand on compare cette adaptation aux livres dont elle s’inspire, que ses défauts s’en trouvent soulignés.
Ces 10 nouveaux épisodes passent très rapidement. À la fin, malgré la flamboyance du dernier épisode, une impression subsiste néanmoins : et si The Strain était condamnée a atteindre ses limites pour effectuer une espèce de retour à la case départ à chaque fin de chapitre, pour tenter de nous tenir en haleine plus longtemps ? Dans les romans, la progression a toujours été plus nette dès lors que le Maître des vampires s’est dévoilé. On ne repère pas les mêmes répétitions et cette même tendance à refaire ce qui a déjà été fait, comme dans la série, qui se livre souvent à une sorte de recyclage. Un recyclage certes malin mais pas invisible pour autant. Là est vraiment le seul gros travers du show. La rythmique accuse quelques petits ratés. À plus forte raison dans cette saison 3, qui hésite un peu à prendre des risques, quand la saison 2 avait par exemple fait disparaître l’un de ses personnages centraux, d’une manière aussi brutale que totalement justifiée.
Au lieu de cela, The Strain préfère désormais jouer la sécurité et effleurer les bonnes idées du livre pour rester dans une zone de confort qui lui interdit du coup un surplus de flamboyance.
Il est parfois un peu lassant de voir Fet descendre pour une énième fois dans les égouts et se bastonner avec des Strigoïs, tout comme il est fatiguant d’assister à des échanges entre l’ex-femme de Eph (qui est devenue un vampire) et son fils encore humain. Un personnage par ailleurs insupportable, joué de manière hyper approximative et répétitive par un jeune acteur un peu à la ramasse. Pourquoi les producteurs ont-ils changé le comédien qui interprète le fils entre la saison 1 et la saison 2 ? Mystère… Mais en tout cas, c’est dommage. Surtout qu’à côté, tous les autres font un super boulot. De l’impressionnant Kevin Durand à l’impeccable Corey Stoll, sans oublier le charismatique David Bradley, The Strain peut compter sur ses acteurs. Mention pour Rupert Penry-Jones, qui campe un Quinlan aussi spectaculaire que parfaitement raccord avec les intentions et l’imagerie du show.
Visuellement toujours aussi travaillée, la saison 3 de The Strain transforme New York en champ de bataille entre humains et vampires, en évitant habilement les pièges inhérents au format série TV. Les effets-spéciaux sont parfaitement spectaculaires, et les réalisateurs embauchés font le job, en gardant en ligne de mire certains des gimmicks les plus identifiables élaborés dans un premier temps par le boss del Toro.