Peter Jackson contre Tolkien : cinq choses que les films ont mieux faites que les livres
IMETAFSILIWA NA KISWAHILI BY DJ HERO
Dans les livres, on perçoit très peu le côté noble de Boromir. Il est présent, mais profondément enfoui. Il apparaît souvent comme le « méchant », même lorsqu’il ne l’est pas. Boromir est argumentatif et mécontent, et passe le plus clair de son temps à se plaindre ou à remettre en question le plan. Il a certes quelques moments d’héroïsme, mais ils ne suffisent pas à le racheter pleinement.
Comparez cela avec la façon dont Jackson et ses complices présentent le personnage. Interprété avec grâce et sens de l’honneur par Sean Bean, Boromir au cinéma est une révélation. Certes, il a des défauts et succombe à la tentation de l’anneau, mais il est aussi héroïque, protecteur des Hobbits avec charme et altruisme. Toute cette construction du personnage donne à son sacrifice final une signification bien plus grande que dans les livres. Et soyons honnêtes, existe-t-il une meilleure scène de mort au cinéma ? Qui ne voudrait pas mourir l’épée à la main et son roi pleurant sur lui ?
Thorin
Je vais le dire sans détour : Thorin le livre est ennuyeux. Il est grincheux, monocorde, et se distingue à peine des autres nains. Ce n’est pas vraiment un reproche au livre, remarquez. Les nains sont censés être assez unidimensionnels dans leur paresse et leurs murmures.
Thorin est un personnage à part entière, tridimensionnel. Il est complexe et imparfait. Héroïque et mesquin. Courageux et lâche. Loyal et égoïste. Thorin est interprété à la perfection par Richard Armitage et il est dommage que, dans notre empressement à condamner les films du Hobbit « cupides et boursouflés » , nous ayons manqué des performances incroyablement puissantes.
Les choix de Samwise Gamgee
je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas d’une discussion entre Sam du livre et Sam du film. Il
s’agit d’un moment précis qui se produit à la fois dans le livre et dans le film : la scène où Frodon quitte la Communauté et les actions de Sam en réponse à sa décision.
J’adore le dialogue intérieur de Sam dans le livre lors de la rupture de la communauté. J’aime la façon dont il se parle à lui-même, s’irritant de sa stupidité ou de sa cécité. C’est très amusant de voir comment Tolkien amène Sam à faire son choix – le processus de réflexion impliqué. Tout cela est parfait et magistralement mené.
Jackson ne nous en dit pas grand-chose. Il tient pour acquis que Sam découvrirait ce que manigançait Frodon. Jackson choisit de contourner la prise de décision et passe directement à Sam, qui trouve Frodon déjà en train de pagayer dans le bateau elfique. Avec une technique que Jackson maîtrise depuis toujours, il trouve le cœur émotionnel d’une scène et frappe fort. Sam a promis de rester avec Frodon, de ne pas le « quitter ». Il tient sa promesse, et cette scène à la fin de La Communauté de l’Anneau offre le premier véritable aperçu de ce que Sam est prêt à faire pour honorer cette promesse.
Bard affronte Smaug
Dans le livre, Bard l’archer (un parfait inconnu jusque-là) tue le grand dragon Smaug dans une sorte de flashback, si l’on peut dire. L’histoire est racontée rétrospectivement. Ça me va pour le livre. Mais pour un film, on ne peut pas faire ce choix. Un événement aussi important doit se dérouler au présent et inclure des personnages que nous connaissons et auxquels nous tenons.
C’est pourquoi l’interprétation de la scène par Peter Jackson est si importante. Non
eulement il conserve certains détails du livre, mais il y ajoute du style, de la tension et une charge émotionnelle. C’est sans conteste l’un de mes moments d’action préférés parmi tous les films de la Terre du Milieu, et une fois de plus, il s’est perdu dans le bruit du « Les films du Hobbit sont les pires du monde ! ».
La bataille du gouffre de Helm
J’ai gardé le plus difficile pour la fin.
J’adore le chapitre du Gouffre de Helm. Tolkien décrit magnifiquement la géographie, les enjeux et les acteurs. La bataille est plus étendue, tant dans l’espace que dans le temps. Les personnages sont quasiment les mêmes, même si quelques-uns sont déplacés dans la version cinématographique. Et au moins un héros (Erkenbrand) est complètement absent de la version cinématographique.
Mon moment préféré du livre est sans doute celui où Aragorn se rend au rempart pour observer le lever du soleil. Il discute brièvement avec les orques et les sauvages qui attaquent la forteresse. Il les affronte et les prévient de leur mort prochaine s’ils ne se rendent pas. J’aime que Tolkien nous offre un idéal héroïque sans épées, lances et effusion de sang à ce moment précis. Aragorn est héroïque et noble. Point final. Non pas à cause du nombre d’orques qu’il peut tuer – même s’il en tue beaucoup. Mais parce qu’au fond de lui, il incarne tout ce que signifie être un héros.
Alors pourquoi dirais-je que le film fait mieux avec La Bataille du Gouffre de Helm ? En bref, je pense que la version cinématographique est la plus grande scène de bataille jamais portée à l’écran. Elle est magnifiquement éclairée et filmée par le directeur de la photographie Andrew Lesnie. La mise en scène est magistrale, tant au niveau de la conception que de la construction et de l’exécution. C’est un véritable chef-d’œuvre dans la maîtrise des grandes séquences de bataille, tout en conservant des moments forts et des moments héroïques parfaitement synchronisés. Des premiers plans de l’armée d’Uruk Hai aux derniers plans de Gandalf, d’Eomer et des cavaliers du Rohan dévalant la pente vers un ennemi terrifié et accablé, chaque détail est d’une perfection cinématographique sans égal.
Peter Jackson contre Tolkien : réflexions finales
Êtes-vous d’accord ou pas ? Voulez-vous m’exclure du fan-club de Tolkien ? Mettre en doute ma santé mentale ? Me féliciter ? Dites-le-nous dans les commentaires ci-dessous.
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